mardi 20 décembre 2011

TOUT EST NORMAL, MON COEUR SCINTILLE, de Jacques Gamblin

Date : Du 11 novembre au 3 décembre

De et avec : Jacques Gamblin

Avec les danseurs : Claire Tran et Bastien Lefèvre

Où ? Théâtre du Rond Point

Pourquoi ? Pfiuh, sublime tout simplement



Avant de vous faire part de mes impressions, je vais vous laisser lire le synopsis qui est sur le site du Rond Point et qui est très bien écrit.

« Le coeur n’est pas à gauche, comme on le raconte à tort et à travers, il est au centre.

Un ange tombé du ciel, Jacques Gamblin. C’est un clown grave, un aventurier des expériences humaines, tendres et drôles. Il éprouve, donc il vit. Il transmet. Raconte, revit, partage. Lui, aérien, jongleur, dit au rythme des battements du coeur son existence immédiate, et le plateau flotte sous ses pas. Il part de l’expérience de la peur, d’un passage chez le cardiologue. Injection du liquide radioactif. Il voit s’agiter l’organe vital sur le petit écran, et tout autour des lumières, ça pétille d’étoiles luisantes. « Tout va bien, votre coeur scintille. » Et le voilà sur pattes, animal au coeur à vif, qui renaît dans des lumières somptueuses, échiquier de l’instant présent, vécu comme un cadeau. Et pour dire le monde qui danse, Claire Tran et Bastien Lefèvre volent, virevoltent en costumes noirs et pieds nus autour de Gamblin qui danse à son tour, fait des trucs insensés avec ses bras et ses jambes. La question cruciale : comment rebondir après la chute, comment revivre après le deuil d’un amour parti ? Et d’autres questions graves : d’où vient la poussière ramassée sous le lit ? Où vont les moutons de poussière séparés du troupeau ? Et les girafes égarées qui se font des noeuds au cou ? Et la musaraigne au coeur qui bat en mode castagnettes, contre l’éléphant qui vit longtemps mais moins fort ? Bestioles et passants, amis et amours, et cette femme aux jambes longues comme un rêve érotique, inoubliables. Gamblin vit, écrit, met en scène, joue. Quatrième solo théâtral après Quincailleries, Le Toucher de la hanche et Entre courir et voler il n’y a qu’un pas papa, la figure si singulière du cinéma français (Pédale douce, Les Enfants du marais, Laissez passer, Le Premier Jour du reste de ta vie, Le Nom des gens…) se distingue avec audace dans un joyau dansant, il transfigure la scène et la vie en bestiaire poétique et joyeux. »

Jacques Gamblin fait parti de ces acteurs qui peuvent tout faire, non pas à la manière de Jared Leto qui est protéiforme et peut changer son apparence comme il l’entend, non Jacques Gamblin reste lui-même et en fait un peu à sa tête. J’avais apprécié son jeu intelligent dans Le nom des gens et Le premier jour du reste de ta vie, deux personnages attachants que l’on aimerai croiser. Je ne connaissais donc pas encore l’aspect scénique de sa carrière, ni sa facilité à faire de son corps un sorte de chamallow élastique improbable. Mais ce n’est pas que par le corps que Gamblin émeut, son texte est original, onirique. Un humour léger tantôt absurde, tantôt rêveur nous transporte dans le cœur des sentiments, des siens, mais par la même occasion ceux que l’on partage tous. Toute une galerie de personnages à la fois tristes et gais qui se pose des questions anecdotiques mais au final, complètement universelles. C’est cet aspect qui m’a le plus attendri, l’impression qu’en voulant faire un spectacle qui part de lui, des ses expériences, de ses pensées, il a en réalité touché toutes les personnes ayant un cœur en état de fonctionnement. Il a montré les paradoxes des sentiments qui sont versatiles mais au final profond et inchangés, qui semblent si tristes mais qui nous sont indispensables et qui au final nous satisfont car ils font de nous ce que nous sommes.



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